En photo, le nouveau Hub dédié de Chronofresh à Chilly Mazarin. © CoworkCom
En photo, le nouveau hub dédié de Chronofresh à Chilly Mazarin.
Chronopost a récemment investi dans 2 nouveaux hubs pour servir Chronofresh, sa filiale de transport sous température dirigée sur les produits secs, frais et surgelés. Objectif : répondre à l'essor des circuits de distribution urbains et au développement de la vente directe entre producteurs et particuliers.

Faisant face à une progression continue de ses flux sous température dirigée, Chronopost, investit à tour de bras dans la construction de son réseau de transport. Et pour cause, sa division Chronopost Healthcare, dédiée aux produits de santé, et sa filiale Chronofresh, spécialisée dans le transport de produits alimentaires, visent un doublement de leurs volumes sous température dirigée d’ici 5 ans. Et les enjeux sont de taille pour le leader français de la livraison express de colis de moins de 30 kg, puisque l’alimentaire et la santé devraient peser 20 % de son chiffre d’affaires, selon les projections du groupe d’ici 2025. Cette année marque d’ailleurs une nouvelle étape majeure pour appliquer cette feuille de route, avec 4 nouveaux hubs sous température dirigée qui ont ouvert à Corbas (69) et Chilly-Mazarin (91), pour un investissement total de 22 millions d’euros. Avec ces dernières infrastructures, le réseau sous température dirigée de Chronopost totalise désormais 7 hubs, 93 agences équipes de chambres froides, pour un cumul de 32 700 m² en froid positif et négatif. « Même si nous veillons à appliquer une séparation stricte entre les produits de santé et les produits alimentaires. Hubs, mécanisations, chambres froides sont distincts », précise Christophe Desgens, le président de Chronofresh.

Des hubs pour muscler le réseau existant

Initié en 2015, Le service de Chronofresh, qui cible plus spécifiquement les produits alimentaires en frais, sec et surgelé, s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, avec la promesse, sur le papier, d’une livraison en J+1 sur 90 % de l’Hexagone. Soit en termes de délais le même engagement annoncé que pour ses prestations classiques de livraison, sur des colis inférieurs à 30 kg.

À l’origine, le grand atout économique de cette offre était de venir s’adosser au réseau national d’agences et de véhicules déjà existant de Chronopost, en capitalisant sur l’expertise que l’acteur a développée sur le dernier kilomètre. Mais aujourd’hui, avec le développement des volumes, Chronopost investit dans des hubs à grande échelle sur les nœuds logistiques et met en place des structures et une flotte sous température dirigée dédiée pour les zones à forte densité. « Les nouveaux hubs que nous mettons progressivement en place vont nous permettent de réduire le temps de transport d’un point à l’autre de la France (avec une livraison à J+1). Bien sûr en écho à l’attente très forte des professionnels du fait de la nature des produits transportés », souligne le président de Chronofresh. Sachant qu’en parallèle, d’autres hubs Chronopost régionaux préexistants s’équipent progressivement de chambres froides sous température dirigée. À terme, l’objectif est d’avoir des infrastructures dédiées à Chronofresh pour les principales agglomérations régionales.

En parallèle, pour couvrir les zones rurales, Chronofresh s’appuie sur 93 agences de Chronopost, qui sont équipées de chambres froides. Ces dernières assurant le maintien en température des 12 000 contenants (caisses isothermes, rolls) qui sont ensuite acheminés par la flotte Chronopost.

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La flotte compte déjà 500 véhicules dédiés sous température dirigée.

Une clientèle diversifiée

Deux grands profils de flux express de produits alimentaires sont concernés par ce service. Déjà la livraison à domicile en BtoC, en écho aux enjeux cross canal qui s’offrent aux producteurs et artisans, aux détaillants et e-commerçants, pour toucher autrement les particuliers. Ensuite, la livraison express BtoB sur site (restaurateurs, commerçants, artisans, grossistes, industriels). On citera notamment le recours à ce service pour la livraison express d’échantillons entre fournisseurs et acheteurs dans le cadre des référencements de produits. « La croissance à deux chiffres que nous avons connue chaque année depuis notre lancement a démontré que nos solutions répondent à un réel besoin des acteurs du marché alimentaire Le déploiement de ces nouvelles infrastructures va permettre à Chronofresh d’accélérer son développement sur la livraison aux professionnels et aux particuliers », conclut son président.

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Le réseau se fournit chez deux entreprises pour ses contenants : Cold and co pour les caisses isothermes et Melform (distribué en France par Rigatherm) pour les rolls.
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Christophe Desgens (crédit photo : Hubert Raguet)

Christophe Desgens : « il faut s’attendre à un fort développement de l’e-commerce professionnel »

3 questions à Christophe Desgens, le président de Chronofresh

LMDS : Où en est le surgelé chez Chronofresh aujourd’hui ?

Christophe Desgens : Sur l’ensemble de son périmètre, Chronofresh a bouclé l’année 2022 sur un chiffre d’affaires de 120 millions d’€. Le surgelé pèse environ 10 % de l’activité, contre 20 % pour l’ambiant et 70 % pour le frais. Mais surtout, cette part du surgelé est en progression en 20 à 30 % tous les ans, en étant portée à la fois par le BtoB et le BtoC. Le BtoB sous l’effet de la transformation des canaux de distribution classiques, avec certains approvisionnements qui basculent plus fréquemment du format palette vers de plus petites quantités en colis. Le BtoC via les flux générés par le développement de l’e-commerce alimentaire. Fait intéressant à noter, notre activité se répartit à parts égales entre ces deux secteurs sur le surgelé.

LMDS : Comment évolue la palette des services de Chronofresh ?

C.D. : Outre la prestation express en tri-températures et la mutualisation, notre palette de services s’est étoffée suite au rachat de la société Delifresh en 2017. Chronofresh propose maintenant différentes prestations telles que la location de véhicules avec chauffeur ou encore de la préparation de commande sur le site du MIN de Rungis, en mono ou bi-températures (frais/surgelé), à destination du BtoB comme du BtoC.

LMDS : A quelles grandes évolutions faut-il s’attendre sur le créneau de la livraison express alimentaire ?

C.D. : Quand on évoque l’e-commerce alimentaire en France, on a un peu trop tendance à le cantonner à la livraison au particulier. Or ma conviction, c’est que l’e-commerce va fortement s’accélérer aussi en BtoB dans les cinq à dix ans à venir. Ceci sous l’effet de toute une nouvelle génération d’artisans commerçants et de restaurateurs qui vont basculer dans cette voie, en souhaitant disposer des mêmes usages que dans leur vie au quotidien. Cette évolution des attentes va aller de pair avec toute la transformation, déjà amorcée, des canaux de distribution classiques en BtoB. On le ressent déjà dans les gros centres urbains, où le développement des petites surfaces de commercialisation nécessite plutôt de la livraison en multi-colis plus fréquente qu’un service de messagerie classique. Ce qui représente pour nous un vrai vecteur de développement dans l’avenir.

Propos recueillis par JFA

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Chronofresh étend progressivement ses services hors France, avec déjà deux filiales respectivement en Espagne et Belgique, et d’ici peu une troisième aux Pays-Bas.

Chronofresh en chiffres

8,5 millions colis livrés en 2022

Dont 6 millions sous température dirigée

500 véhicules dédiés sous température dirigée

22 000 m² de superficie des chambres froides au niveau national

12 000 contenants embarqués (caisses isothermes et rolls certifiés ATP)

2 hubs dédiés + 2 hubs hébergés sur des sites Chronopost

93 agences équipées de chambres froides positives et négatives

Typologies de clients : particuliers 70 % et professionnels 30 % (50/50 sur le périmètre surgelé)