Dire que les conditions de marché se sont dégradées en France pour la restauration collective concédée (11 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022) est un euphémisme. Certes, le secteur aura peu ou prou retrouvé fin 2023 son niveau d’activité d’avant la pandémie. Mais les marges d’exploitation de la profession peinent à dépasser les 3 % . Et la tendance pourrait bien persister d’ici 2025. L'inflation alimentaire et le recours forcé aux produits bio et locaux, sur fond de pressions tarifaires des collectivités, laminent en effet les performances financières des sociétés de restauration collective (SRC). Les nouvelles réglementations les obligent par ailleurs à jongler entre conformité et compétitivité. Sans oublier la demande croissante des consommateurs pour des repas sains et durables alors que la concurrence est montée d’un cran sur le créneau de la pause déjeuner. Les SRC sont également confrontées à une grave pénurie de main-d’œuvre. Dans ces conditions, la période 2024-2025 s’annonce incertaine. Selon nos projections, l’activité en volume augmentera de 2 % en 2024 et 1,5 % en 2025 (contre +6,5 % en 2023). Pourtant, malgré les destructions d'emplois et défaillances d'entreprises qui se profilent dans le secteur, plusieurs opportunités se dessinent. Les acteurs doivent notamment se saisir du potentiel de développement sur la cible des PME, de la demande croissante dans le domaine de la santé et du médico-social mais aussi de l’essor du portage de repas à domicile.