Entre 2018 et cette année, la plupart des grandes marques du rayon Grand Froid ont déclenché la pédale du bio. Ici chez Monoprix, la marque McCain qui s’est positionnée sur les frites bio.
Le rayon surgelé est parmi ceux où le développement du bio a pris du retard. Mais 2 019 semble marquer un vrai tournant, avec l’arrivée de grands groupes bien décidés à profiter de la lame de fond.
Il était temps ! Alors que la vague bio déferle depuis deux ans déjà sur bon nombre de rayons du frais et de l’épicerie, le grand froid s’est montré plutôt lent à entrer dans la danse. Et le retard est bien réel. Le bio n’y représente en effet pour l’heure que 110 M€ selon les données d’Iri (soit à la louche 90 M€ pour le salé et 20 M€ pour le sucré et les glaces).
Mais à l’heure où le rayon surgelé est toujours dans le rouge avec des ventes en recul de 0,7 % en valeur sur l’année écoulée, le bio, lui affiche une croissance insolente de 29,8 %. Impossible de ne pas considérer le bio comme un véritable relais de croissance pour le grand froid ! Et plusieurs opérateurs semblent être arrivés à la même conclusion. Charal, Carte d’Or, McCain ou encore Buitoni, les grandes marques du rayon passent à l’attaque, bien décidée à rattraper le retard et à donner au bio en surgelés la place qu’il mérite. Avec une contrainte néanmoins : rester accessible car le prix est une clé d’entrée importante au rayon grand froid.
Bonduelle veut du 100 % Français
Arrivé en 2017, Charal est l’une des premières marques à s’être lancée avec un steak haché. Depuis, le fabricant a ajouté une deuxième référence prête à cuisiner à sa gamme, toujours sur le cœur de marché. L’an dernier, c’est Unilever qui a débarqué dans l’univers sucré avec ses bacs de crème glacée AB sous sa signature Carte d’Or. Marque qui est d’ailleurs la seule du portefeuille d’Unilever à proposer du bio pour l’instant. Fort du succès de ses 4 premières recettes en 2018, Carte d’Or a lancé au printemps dernier deux références aux fruits (mangue et citron de Sicile) pour compléter son offre. Avec toujours la même promesse : une liste d’ingrédients courte et des matières premières d’origine certifiée. En pâtisserie, Marie a lancé une tarte aux pommes élaborée à partir de pommes françaises et de vanille bourbon. Mais sa diffusion est encore limitée.
Autre catégorie où le bio a toute sa place : les légumes. Là encore, à l’exception des MDD, l’offre était réduite. Certes Paysan Breton est déjà positionnée mais il a fallu attendre cette année pour que le leader Bonduelle débarque. Certes, la gamme se limite pour l’heure à deux références (haricots verts et petits pois) mais la marque souhaite avancer par étapes pour rester fidèle à ses engagements : une origine et une transformation françaises. La difficulté de « blinder » les approvisionnements explique sans doute l’entrée en lice tardive de Bonduelle sur cette catégorie très bioperméable.
Buitoni débarque sur les pizzas
Autre exemple de marque fraîchement convertie : McCain, avec ses frites bio en sachet de 650 grammes. Tout récemment, Buitoni est venu grossir les rangs de ces grands groupes proposant désormais une offre bio. La marque de Nestlé vient en effet de lancer deux recettes de pizzas (margherita et 3 fromages). « Le bio ne représente guère plus que 3 % du business des pizzas, mais il y a une attente indéniable des consommateurs pour le bio et Buitoni voulait répondre à ce besoin », développe Guillaume Gachet, directeur marketing de Buitoni. Il est évidemment plus complexe de lancer des produits élaborés en version biologique, étant donné la diversité des ingrédients rentrant dans la recette. Mais il y a fort à penser que l’offre bio cuisinée va se développer, parce que bien-manger et praticité ne sont pas nécessairement deux attentes antagonistes. Entremont, Compagnie Artique, Tipiak ont déjà passé le cap vert…
Les grandes marques sur le bio
Nestlé vient de lancer sous sa marque Buitoni deux recettes de pizzas sur le créneau du bio : margherita et 3 fromages
Après un lancement réussi sur les steaks hachés, Charal élargit son offre avec une viande égrenée bio origine France, conditionnée en sachet de 400 g.
Bonduelle aligne deux références bio en monoproduit depuis fin 2018. Gelagri vient d’élargir son offre à sept produits, dont un mélange et une poêlée.
Côté sucré, Carte d’Or a enrichi son offre en 2019 de deux références aux fruits, tandis que Boncolac a lancé sous la marque Marie une tarte aux pommes.
Tipiak joue sur les deux tableaux du végétal et du bio avec ses galettes céréales et légumes estampillées AB. De son côté, la marque Entremont a accueilli cette année deux recettes de plats bio cuisinés avec de l’emmental français.