Avec des ventes très impactées la saison dernière sur fond de loi Egalim, les fabricants jouent la prudence. À savoir moins innover et assurer les ventes des piliers de leurs gammes.
Mais où est donc passée la magie de Noël ? Après la crise des gilets jaunes et la loi Egalim et, pour ce cru 2020 le contexte de la crise du Covid qui vient s’ajouter à la liste, les fabricants préfèrent rester prudents et miser sur des valeurs sûres : moins innover et assurer les ventes des piliers de leurs gammes. Il faut dire que l’année dernière a été déjà très compliquée, même si Le mauvais cru 2019 des produits festifs était quelque part écrit d’avance. Avec la mise en place de la loi Egalim, de la limitation des promos et des mises en avant, les ventes de foie gras, saumon et champagne ont dévissé. Et les produits festifs surgelés ont eux aussi payé un lourd tribut à ce nouveau cadre réglementaire, d’autant que les ventes sous promo de certains produits comme les apéritifs ou les bûches glacées sont supérieures à la moyenne. « Sur le total des produits apéritifs, les ventes sous promo ont représenté 49 % des volumes écoulés sur la fin d’année 2019 contre 55 % un an plus tôt », regrette Anne-Charlotte Butel, responsable marketing retail chez Ajinomoto. Et les gains sur le fond de rayon n’ont pas suffi à compenser ces pertes. Le constat est le même pour les pâtisseries surgelées dont les volumes sont en recul de 18 % sur la période festive 2019. Dans ce contexte plutôt peu enthousiasmant, les bûches sont l’une des rares catégories à avoir tiré leur épingle du jeu. Les volumes ont progressé de 5 % et le chiffre d’affaires de 7 % à 41,4 M€. « L’an passé, le 25 décembre tombait un mercredi, ce qui a été propice à la multiplication des repas festifs les jours précédents Noël et qui a porté les segments de bûches et bûchettes », analyse Olivier Hemery, chef de groupe chez Froneri.
Prudence de rigueur
En 2020, Noël et le Nouvel An tombent des vendredis. À ce calendrier moins favorable que l’an passé s’ajoutent toutes les incertitudes liées à la crise du coronavirus… À commencer par l’envie des Français à faire la fête et à se réunir. La situation est à ce point incertaine que la plus grande prudence est de rigueur du côté des industriels. La plupart d’entre eux ont « gelé » leurs innovations pour cette année, préférant capitaliser sur leurs « best-sellers » et limiter les risques. C’est le cas, par exemple, d’Ajinomoto dont les gammes Labeyrie et Blini ne bougent pas cette année. Même stratégie chez Compagnie Arctique, Fauchon ou bien encore, côté sucré, chez Erhard.
Apéro-partage
Sur le segment des produits apéritifs, rares sont désormais les références uniquement festives. À l’exception de Française de Gastronomie qui proposent de nouveaux assortiments de miniatures à connotation festive, Tipiak mise sur une version revisitée du pain hérisson avec un produit garni de fromage cuisiné découpé en 25 petites parts. Un produit convivial à partager qui répond à la tendance des apéros dînatoires et pas seulement pendant les fêtes. Idem chez Entremont dont la gamme de baguette party s’enrichira cet automne d’une troisième recette « montagnarde » à base de raclette, oignons et lardons. Loin, bien loin des toasts de foie gras et d’œufs de lompe mais bien davantage dans l’optique d’inscrire ce produit en fond de rayon.
Les nouveautés sur le salé
Tipiak se coupe en 4. Version revisitée du pain hérisson, ce produit garni de 3 fromages cuisinés au vin blanc offre 25 petits cubes prédécoupés.
Française de Gastronomie marie terre et mer avec ces spécialités apéritives dont ce coffret Sélection de 12 minis à réchauffer variant formes et couleurs.
Lancée en exclusivité chez Intermarché dans un premier temps, la marque Bistrot Emile (Vitacuire) bénéficiera cette année d’une diffusion élargie.