Vu du haut des remparts de Saint-Malo, un camion Transgourmet en pleine opération de livraison chez ses clients restaurateurs, en début de matinée au mois d’août…
La dernière étude de Food Service Vision revient en détail sur premiers effets positifs de la reprise en restauration, qui se font nettement plus ressentir depuis juillet.

Food Service Vision a publié la veille du Sirha la nouvelle édition de sa Revue stratégique Covid. Au passage, quelle belle initiative que celle du cabinet d’études, qui chaque trimestre, nous délivre un gros coup d’éclairage sur les enjeux et les conséquences de la crise sanitaire sur la filière du Food Service. Des observations qui sont, somme toute, très encourageantes. Car même si la profession continue d’évoluer dans un environnement souffrant encore de restrictions, l’activité revient progressivement vers les niveaux d’avant-crise et la conjoncture du quatrième trimestre s’annonce positive.

Un été qui fait la différence

Sur l’ensemble de la période estivale, le chiffre d’affaires de la restauration s’est redressé fortement pour se situer à -14 % par rapport à la même période de 2019, avec un point culminant atteint en juillet à -10 %. Du jamais vu depuis le début de la crise. Pour autant, ces résultats quasi inespérés, (du moins dans le contexte en juin alors que planait le spectre d’une nouvelle vague), ne doivent pas occulter le bilan global de l’activité sur l’ensemble de la période janvier août 2021 : le marché est encore en recul de 36 % par rapport à la même période de 2019. « En fait, la perte de chiffre d’affaires de la filière sur cette période par rapport à 2019 se monte à 20,9 milliards d’euros, soit un niveau équivalent à celui de 2020 (20,2 milliards d’euros) » , résume François Blouin, le CEO fondateur de FSV Dans le détail, c’est la restauration commerciale qui est le secteur le plus impacté par la crise sur cette période (avec 83 % des pertes globales du secteur), tandis que les commerces hors GMS sont revenus, à partir de juin, à un niveau supérieur d’activité par rapport à 2019. On notera que la restauration commerciale a quand même connu un fort rebond de son activité en juillet, avec un chiffre d’affaires en recul de seulement 12 % par rapport à 2019 (mais en baisse de 18 % en août, en partie imputable à a mise en place du pass sanitaire). De son côté, la restauration collective se stabilise à -12 % en juillet et août.

Quid de la fin d’année

En toute logique l’évolution de l’activité au cours du dernier trimestre de 2021 devrait poursuivre sa course positive. « Plus de 60 % des professionnels interrogés dans le cadre de l’étude estiment que leur activité sera au moins égale ou meilleure dans les prochains mois par rapport à son niveau de début septembre », souligne Emmanuel Argoud, directeur associé de FSV. Si la prudence reste bien sûr de mise, Food Service Vision table sur un atterrissage en fin d’année 2021 à -26 % de chiffre d’affaires de la restauration pour l’année par rapport à 2019, soit déjà 6 points de mieux qu’en 2020. Quant au vrai retour au niveau d’activité d’avant crise, ce serait d’ici fin 2022.

(*) : 8ème édition de la Revue stratégique « Food Service & Covid 19 ». Pour plus d’info : foodservicevision.fr

Les chiffres à retenir de l’été 2021

Food Service a délivré un bilan de l’activité estivale à travers sept observations majeures.

1 Davantage de clients en hors-domicile

Entre mai et début septembre, la part des consommateurs ayant acheté un repas hors domicile est ainsi passée de 64 à 93 %. De bon augure pour la suite.

2 Pas de ralentissement sur la restauration livrée

La réouverture des restaurants n’a pas eu d’effet négatif sur la livraison : entre mai et début septembre, la part des consomma­teurs qui se sont fait livrer un repas est pas­sée de 24 à 40 %.

3 Des dépenses des clients en hausse

32 % des consommateurs affirment avoir plus dépensé qu’habituellement durant leurs vacances d'été.

4 Des habitudes de conso qui s’installent durablement

La reprise a profité à tous les canaux de consommation : l’usage de la vente à em­porter (presque 7 consommateurs sur 10) et de la livraison (4 consommateurs sur 10) s'est conforté durant l’été.

5 un certain redémarrage de l’hôtellerie

 L’hôtellerie a repris quelques couleurs avec tout de même encore un gros recul de son chiffre d’affaires par rap­port à 2019. On constate néanmoins de fortes disparités selon les établissements et leur implantation géo­graphique. Et à Paris cela reste très tendu du fait de l’absence des clients internationaux qui viennent habituellement pendant l’été.

6 La BVP sort encore du lot

Les boulangeries-pâtisseries sont les fers de lance de la croissance, avec un niveau d’activité supérieur à celui de 2019. Un secteur qui emprunte de plus en plus les codes de la restauration, via notamment une offre élargie et de nouveaux services pour accueillir les clients (petites terrasses avec places assises…).

7 Hausse des prix des matières

Hausse quasi généralisée qui frappe les produits agroalimentaires, certaines filières étant plus touchées que d’autres. Ainsi, les tarifs des distributeurs ont augmenté en moyenne de 5,5 % au troisième trimestre de cette année. À titre d’exemple, les fruits et les légumes surgelés ont vu leur prix grimper respectivement de 13 et 6 %*.

 (*) : Estimation à partir d’un indice calculé par Food Service Vision à partir des tarifs généraux des distributeurs RHD).