Fournisseur des IAA, le spécialiste du légume et du fruit bio veut accentuer sa présence auprès des acteurs de la restauration, tout en défendant les bonnes pratiques de réduction des emballages.
Crée dans le Vaucluse par Marc Montluçon, FRDP produit et commercialise des fruits et légumes bio surgelés depuis 23 ans. Véritable pionnier sur ce créneau, le fournisseur n’a cessé depuis d’étendre son assortiment, qui englobe aujourd’hui plus de 40 légumes déclinés en différentes découpes, ainsi qu’une vingtaine de fruits. FRDP devrait d’ailleurs boucler l’année 2019 en tapant un nouveau record de volumes à son compteur : près de 20 000 tonnes de légumes transformés issus de l’agriculture biologique (+ 10 % vs 2018), et 400 tonnes de fruits bio vendues (+ 25 %). le CA de la PME Avignonnaise avoisine les 25 M€ de chiffre d’affaires.
Mais FRDP a beau grossir d’année en année, son modèle de fonctionnement reste inchangé, comme l’indique Marc Montluçon, son président. À savoir la recherche de proximité avec les zones de production, pour limiter les transports, transformer et surgeler les légumes au plus vite après la récolte. Dans ce sens, FRDP met en place des contrats de cultures auprès d’agriculteurs et de groupements de producteurs issus de l’agriculture biologique sur la France, mais pas seulement. Elle se développe globalement sur un axe Nord Sud, notamment avec le Benelux et l’Espagne. « Cette stratégie de diversification des zones de productions nous permet de pallier plus efficacement divers incidents agronomiques géographiques localisés pouvant impliquer les rendements, comme les sécheresses, les inondations, les contaminations par catastrophes industrielles. En 20 ans, nous sommes arrivés à construire des filières bio fiables, sécurisées et durables », explique Marc Montluçon, Pdg de l’entreprise.
Une présence renforcée en Espagne
Pour faire face à la demande croissante, FRDP a repris en 2017, une usine de surgélation à Albacete en Espagne (300 km au sud-est de Madrid), rebaptisée Campo Verde, avec ses partenaires locaux JNG Bio et Pedanéo. « Après toutes ces années de collaboration, c’est une suite logique, cette usine étant située au cœur d’une zone de production maraîchère de plein champs, dans laquelle nous sommes très actifs grâce à des contrats pluriannuels signés auprès d’agriculteurs, et sur des parcelles dont nous gérons nous-même la mise en culture de légumes pour l’industrie », explique le Pdg fondateur. Depuis 2018, Campo Verde a investi plus de 2.5 millions d’€ dans des outils comme un trieur optique dernière génération, un nouveau calibreur de petits pois et brocolis, un nouveau blancheur... Des investissements qui ont permis à Campo Verde non seulement d’obtenir la certification BRC grade A, dès la première année, mais aussi de surgeler en 2019, plus de 12 000 tonnes de légumes.
La restauration dans le viseur
Fort de son expérience acquise auprès des IAA, FRDP vise aujourd’hui de nouveaux débouchés auprès des professionnels de la restauration commerciale et collective. À ce titre, son offre propose comme beaucoup d’industriels, une gamme de légumes bio emballée dans des sachets plastiques de 2,5 kg, puis reconditionnés par quatre sachets dans des cartons de 10 kg. « Nous pensons que l’ensemble des utilisateurs bio doivent simplifier leur conditionnement et changer leurs habitudes envers le plastique, et cela commence donc par des réductions à la source au niveau de l'emballage » explique Vincent Reveniault, nouveau directeur général et actionnaire de l’entreprise. FRDP a donc fait le choix de proposer actuellement une grande partie de sa gamme de fruits et légumes bio IQF en cartons vrac de 10 kg. Côté nouveautés, le fournisseur va développer une gamme de légumineuses bio précuites « origine France », et courant 2020, une offre de mélange bio de légumes et légumineuses à destination des professionnels de la restauration.
Mais l’entreprise cultive une vision encore plus large, matérialisée aujourd’hui par son engagement auprès du label RSE Bio Entreprise Durable*. « Notre vision de la bio ne concerne pas seulement notre engagement envers l’environnement et le zéro pesticide, cela va bien au-delà d’un cahier des charges. Elle inclut aussi des valeurs sociales et environnementales comme les conditions de travail, les droits de l’homme, le respect au quotidien envers les différents acteurs de la filière », conclut Vincent Reveniault.
(*) : certification portée par le Synabio et basée sur la norme ISO 26000.