Selon l’Adepale, la situation des PME et ETI alimentaires est aussi inédite qu’inquiétante. L’organisation lance un appel aux pouvoirs publics et aux acteurs de la chaîne alimentaire à travailler conjointement via plusieurs actions concrètes, pour éviter des défaillances d’entreprises agricoles et alimentaires.

« De mémoire de dirigeants dans l’alimentaire, on n’a jamais connu une rentrée aussi difficile pour les entreprises ! ». Cette déclaration de Jérôme Foucault, président de l’association Adepale, qui fédère six syndicats agroalimentaires dont celui des EGS*, résume l’état d’esprit et les très fortes inquiétudes exprimées dans le cadre d’une enquête menée fin août auprès des entreprises adhérentes. Et les sujets d’inquiétude ne manquent pas : explosion de l’ensemble des coûts de production, renégociations avec les distributeurs, sécheresse et restrictions d’eau, influenza aviaire, sans oublier bien sûr la crise énergétique et en toile de fond le conflit en Ukraine.

Le sujet épineux des hausses de tarifs

L’enquête menée auprès des adhérents révèle qu’environ un tiers des demandes des hausses de tarifs indispensables formulées par les entreprises ne sont toujours pas totalement signées. « Ce refus de la distribution de prendre en compte la réalité de la crise actuelle met en très grand danger les PME et ETI alimentaires, confrontées depuis plusieurs mois à une hausse continue et sans précédent de leurs coûts de production », précise dans son communiqué l’organisation professionnelle, qui rappelle par ailleurs que le marché de la restauration (collective et commerciale) subit les mêmes tensions. Fait aggravant : la pratique des pénalités logistiques abusives qui se poursuit malgré les tensions sur les approvisionnements.

Un dispositif pour répercuter les hausses de tarif d’énergie

Alors que les prix de l’énergie atteignent des sommets historiques, l’Adepale propose aux pouvoirs publics de mettre en place d’un dispositif permettant de répercuter automatiquement les hausses de l’énergie dans les tarifs des entreprises. « II est nécessaire que les industriels puissent les répercuter automatiquement, faute de quoi les PME ne pourront pas survivre », déclare sans détour Jérôme Foucault, s’appuyant sur l’enquête interne qui révèle qu’une entreprise sur trois verra sa couverture énergie prendre fin en décembre 2022 « et devra subir des hausses pouvant atteindre jusqu’à + 700 %. Une situation catastrophique qui risque d’entraîner des arrêts de lignes de production et des recours à l’activité partielle ». Or ce dispositif qu'elle juge simple à mettre en œuvre et juste, compte tenu du contexte actuel, permettrait selon l’organisation professionnelle de fluidifier les négociations 2023, alors qu’elle redoute notamment Le pic inflationniste énergétique, attendu pour l’année prochaine. « C’est bien ici la capacité d’investissement des entreprises, sur fond de transition écologique, qui est en jeu et doit être maintenue », souligne son président, qui appelle également à une concertation anticipée des pouvoirs publics avec les entreprises concernées par les éventuels rationnements, ceci pour leur laisser le temps d’adapter leurs plannings de production.

(*) Les Entreprises des Glaces et Surgelés - EGS