Le cabinet CHD Expert a présenté les résultats d’une étude sur le snacking dans les circuits du hors domicile, sur fond de destructuration  des prises alimentaires dans la journée. Premier volet de l’écho que nous consacrons à cette étude.

Les indicateurs au vert pour le snacking

Présenté dans le cadre du salon Sandwich and Snack Show, ce bilan très instructif délivré par CHD Expert* revient déjà sur les habitudes de consommation des Français, qui ont été bouleversées en profondeur depuis les premiers jours de la pandémie. Dans ce domaine, si la restauration avec service à table a été durement impactée par la crise sanitaire (avec une baisse du CA évaluée par CHD à 46 % sur ce secteur en 2020), le secteur de  la restauration rapide s’est affirmé, via  le  snacking, comme principal moteur du rebond de la conso hors domicile. En comparaison avec 2019, la restauration rapide limite donc la casse, avec une baisse d’environ 16 % de son CA, lorsque le manque à gagner monte à 42 %  en  restauration à table. Mais surtout, le modèle du snacking continue son expansion inexorable en France, avec près de 11 % d’établissements supplémentaires en restauration rapide, positionnés sur le créneau de la vente à emporter. La mutation est encore plus flagrante en restauration avec service à table, puisque désormais 60 % des établissements ont intégré ce service de VAE alors qu’ils n’étaient que 44 % à le proposer avant Covid. « La crise sanitaire a résolument accéléré la métamorphose du secteur du snacking et a accompagné sa mutation. C’est la force du snacking : il répond aux nouveaux besoins et habitudes des consommateurs, s’adapte à toutes les tendances et tous les types de restauration pour les transformer en mode "to go" », commente Béatrice Gravier, la directrice des salons Sandwich and show et Parizza.

Des nouvelles habitudes qui s’affirment

Au-delà de ces chiffres, l’étude évoque aussi la forte digitalisation de la restauration qui a favorisé le développement de la restauration livrée (dont le nombre de prestations a augmenté d’un tiers entre septembre 2018 et septembre 2020), mais aussi bien sûr de la vente à emporter et du click & collect, des formules encore peu développées avant Covid.  Si on regarde en effet dans le rétroviseur, moins de 1 % des établissements de restauration à table et à peine 8 % des concepts de snacking proposaient le click & collect. Mais à la fin du premier confinement, 4, 6 % des restaurants à table et près d’un tiers de la rapide proposaient cette option.  C’est aussi, sans surprise, le développement de la prise de commandes via les bornes, sans contact, désormais plébiscitée par plus de la moitié des 18-24 ans. « Dans ce sens, on peut dénombrer aujourd’hui 10 fois plus de restaurateurs sur Deliveroo qu’en 2015, preuve manifeste du développement de ces prestations, qui va au-delà d’un simple effet de confinement », souligne de son côté Nicolas Nouchi, le directeur de CHD Expert. Mais la crise a aussi accéléré le développement des dark kitchens, ces cuisines hybrides et centralisées n’ayant ni salle, ni serveur, proposant une carte accessible uniquement en livraison ou en VAE. L’analyste estime leur nombre à 1 400 points de vente  en France, avec une offre fédérée  par 2 marques virtuelles en moyenne par intervenant.  Enfin, Nicolas Nouchi  évoque également la tendance au développement de la conso nomade chez les boulangers, qui connaissent une reprise très dynamique en 2021, après un repli de 15 % de l’activité l’année dernière). « Ceux-ci ont largement étoffé leur offre snacking, en diversifiant déjà leurs sandwichs grâce aux pains variés, mais aussi en s’ouvrant davantage aux produits chauds et en accompagnant les différents créneaux de conso dans la journée ».

Diversification des produits

Du côté de l’offre, si le sandwich  a regagné du terrain  et confirme son statut de valeur refuge (+ 9 % de sandwichs consommés en comparaison avec 2019), on notera également la montée en puissance des spécialités snacking dites internationales. Dans ce domaine Outre l’offre US et italienne déjà incontournables, CHD évoque un snacking exploitant davantage   des saveurs levantines (pita, houmous…), hawaïennes (poké), thaï (pad thaï), mexicaines (burritos) et même Caribéennes (Bokits).  Des tendances en matière d’offre à observer enfin au regard de l’évolution du nombre prises alimentaires dans la journée. Puisque que sont désormais  6 voire 7 pauses de consommation que les Français prennent en moyenne : petit déjeuner, pause du matin, déjeuner, goûter, apéro, dîner et collation du soir…

Retrouvez prochainement sur lemondedusurgele.fr le deuxième volet de ce bilan consacré au snacking

(*) : méthodologie de l’étude :  réalisée online sur 1000 consommateurs (représentatifs de la population française de plus de 18 ans) sur le parcours hebdomadaire du consommateur hors domicile. Etude réalisée sur la semaine du 21 au 25 juin 2021.

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