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Une étude de Circana met en lumière la convergence croissante des deux grands secteurs, en écho aux nouvelles attentes des consommateurs européens.

Autrefois très marquées, Les frontières entre les secteurs de la restauration hors domicile et la grande distribution s’estompent. C’est ce que vient confirmer Circana dans son rapport d’étude publié le 6 novembre. Établie à partir de son panel CREST, l’étude rapporte que les consommateurs européens ont dépensé 888 milliards d’euros en achats alimentaires et de boissons au cours de l’année écoulée, dont 37 % en produits se rattachent à une « consommation immédiate » dans des magasins de détail ou des restaurants. Avec en toile de fond une demande qui croît fortement sur le segment des repas prêts à consommer, l’étude relève une hausse de 9 % des ventes de produits snacking l’an dernier à l’échelle européenne.

La grande distribution acteur majeur du prêt-à-consommer

Les supermarchés, commerces de proximité et stations-service redéfinissent leur offre pour capter cette demande. Historiquement peu développée, l’offre de repas prêts-à-consommer dans les circuits de distribution devient aujourd’hui une alternative compétitive aux restaurants traditionnels. Cette expansion a contribué à une baisse de la part de marché des restaurants, passée de 79 % en 2021 à 77 % en juin 2024. En parallèle, les circuits alternatifs, regroupant les commerces de détail et de proximité, ont vu leur part progresser de 21 % à 23 % sur la même période. Ce bouleversement du paysage concurrentiel affecte directement les chaînes de restauration rapide. « Les grands acteurs de la restauration rapide, comme McDonald’s, Burger King, Subway et O’Tacos, sont rentrés dans une concurrence féroce, non seulement les uns contre les autres, mais aussi avec les grands supermarchés européens comme Tesco, Mercadona et Edeka », explique Edurne Uranga, vice-président Foodservice Europe chez Circana.

Des opportunités aussi pour la restauration

Face à cette concurrence accrue, la demande pour les repas prêts-à-consommer présente également des opportunités pour les restaurateurs : si on cumule toutes les prestations de vente à emporter, le drive et la restauration livrée, la consommation à domicile représenterait désormais 43 % des dépenses totales dans le secteur de la restauration, en augmentation de 6 points par rapport aux niveaux précovid. Une tendance lourde qui explique d’ailleurs aussi la forte augmentation du nombre annuel de visites dans le secteur de la restauration en Europe, qui, selon les observations de Circana, est passé de 35,2 milliards à 51,5 milliards en quatre ans. En parallèle, pour attirer une clientèle plus diversifiée, cafés, bars et restaurants tendent à développer les partenariats avec les distributeurs, ou vont jusqu’à lancer leurs propres gammes de produits.

En conclusion, le rapport met en évidence la nécessité, pour les entreprises des deux grands secteurs, d’innover en permanence dans leurs offres et services, pour réussir à capter des parts d’estomac supplémentaires, face à des consommateurs aux habitudes changeantes.