picture Sur fond de déstructuration des repas, les Français consomment de plus en plus à des heures tardives la nuit.

Selon NPD Group, la fréquentation des établissements ouverts la nuit a fait un bond de 20 %. Le segment a généré 1,12 milliard d’euros en 2018.

Les Français sont de plus en plus noctambules et par effet boule de neige, le marché de la restauration de nuit se porte bien. C’est ce qu’indique le dernier rapport de The NPD Group, qui s’est penché sur la restauration délivrant des prestations sur un créneau nocturne de 23 heures à 7 heures du matin. En 2018, les visites des établissements ouverts la nuit ont généré un chiffre d’affaires de 1,12 milliard d’euros pour environ 223 millions de visites. Preuve que dans un marché de la restauration dont la croissance a eu tendance à se ralentir, le développement des visites nocturnes se confirme. Déjà entre 2017 et 2018, les fréquentations d’établissements la nuit représentaient à elles seules 63 % de la croissance du marché global, soit l’équivalent de 37 millions de visites additionnelles. Une évolution sensible des habitudes des convives qui conduit aujourd’hui un certain nombre d’acteurs de la restauration à modifier les horaires d’ouverture, notamment l’été, voire à mettre en place de nouvelles formules, intégrant notamment des prestations de livraison. Pour Maria Bertoch, Expert Foodservice chez The NPD Group, le boom actuel des prestations de nuit repose sur la combinaison de deux tendances fortes : « C’est déjà la déstructuration des repas, qui incite certains acteurs, notamment dans le secteur de la restauration rapide, à proposer une offre 24 heures sur 24. Mais c’est aussi l’incroyable essor de la livraison qui ne cesse de se développer dans tout l’Hexagone. Autant de facteurs propices qui mettent au vert les voyants du business de nuit ».

Quel profil de noctambules ?

C’est déjà en toute logique Paris qui affiche la plus belle dynamique, avec une progression de la fréquentation des restaurants de nuit de 24 % sur trois ans (contre 19 % en moyenne pour toute la France). « La Capitale mène le bal, portée par une offre importante et soutenue par le développement du réseau Noctilien de la RATP en Ile-de-France. Désormais, les Parisiens peuvent sortir plus tard, augmentant ainsi leur consommation de boissons et de snacks nocturnes. Les soirées « in » portent aussi la consommation nocturne, avec de plus en plus de commandes de livraison à domicile ou à emporter pour agrémenter un apéritif tardif », commente la spécialiste. Mais à Paris comme ailleurs dans l’Hexagone, tous ces nouveaux aficionados sont majoritairement jeunes. L’analyste confirme que 51 % des visites entre 23 heures et 7 heures sont faites par les 18-34 ans contre 39 % sur l’ensemble de la journée. À noter également que 60 % de ces visites sont faites par des hommes contre 48 % sur l’ensemble de la journée. Enfin, le fort développement du travail de nuit chez les Français favorise également le décalage de la prise de repas ou collation.

Les secteurs gagnants

C’est sans surprise la restauration rapide, portée par les burgers, les sandwicheries et les boulangeries, ainsi que les prestations dans les transports et lieux de loisirs, qui ont le plus progressé en visites ces trois dernières années : soit selon le rapport, de 34 % entre 2015 et 2018 sur la tranche horaire entre 23 heures et 7 heures du matin. Par ailleurs, les consommations effectuées tard le soir (entre 23 heures et 2 heures du matin) se font le plus souvent au sein du segment des burgers (18 % des visites en restauration commerciale), d’autres établissements de restauration rapide (12 % des visites), dans des cafés bars brasseries (17 % des visites) ou encore dans des structures de loisirs – (les pubs, cinémas et discothèques pèsent à eux seuls 17 % des visites). Quant aux consommations matinales (à partir de 5 heures), ce sont fort logiquement les sandwicheries et les boulangeries qui dominent cette tranche horaire avec 34 % des visites, suivies par les GMS et la Proxi (19 % des visites).

 

 

 

Rappel définition des circuits :

La restauration hors domicile inclut les circuits suivants : restauration avec service à table (cafés/bars/brasseries, restauration à thème et non thématique, cafétérias), restauration rapide (fast-foods, vente à emporter/livrée, sandwicheries, boulangeries, traiteurs, GMS), restauration dans les transports et lieux de loisirs (musées, parcs d’attractions…), restauration collective (restauration d’entreprise, au bureau ou à l’usine, autogérée ou concédée), distribution automatique.