L’apéritif sonne le coup d’envoi des agapes festives. Si les consommateurs apprécient la nouveauté, ils n’en sont pas moins attachés aux saveurs traditionnelles qui rassurent et fédèrent le plus grand nombre.
Noël 2019 n'en sera sans doute pas un comme tous les autres. Conséquence de la loi Egalim, le taux promo est limité à 34 % depuis le début de l’année. Ce qui devrait pénaliser les produits festifs, dont les ventes sous promo sont généralement plus importantes que d’autres catégories moins saisonnières. Déjà, à fin mai (et Pâques passé donc), le poids du chiffre d’affaires sous promo de familles emblématiques telles que le foie gras ou le champagne avait fortement chuté (- 11,7 points et – 9,3 points respectivement selon les panélistes). Avec de lourdes conséquences sur le CA total : - 21 % pour le champagne, - 16 % pour le foie gras ou encore – 10 % pour le saumon fumé. Des résultats de mauvais augure pour la fin d’année qui approche. Car il n’y a en effet pas de raison pour que les bûches glacées, les escargots ou les feuilletés apéritifs subissent un sort différent.
Une fin d’année pleine d’incertitudes
Après les perturbations liées aux manifestations des gilets jaunes l’an passé, le climat ne sera pas forcément plus joyeux pour les fabricants. Si ce nouveau cadre réglementaire crée des incertitudes sur les ventes, le marché des produits apéritif n’est peut-être pas le plus mal loti.
En effet, « l’apéro » est un moment de consommation qui a le vent en poupe tout au long de l’année. Et les fabricants misent d’ailleurs sur la fidélisation des consommateurs et le réachat de produits non-saisonniers pour contourner la baisse imposée des remises promotionnelles.
L’autre défi sera de maximiser la visibilité des produits en magasins pendant les fêtes. « Nous allons cette année nous concentrer sur nos références historiques tant pour Blini que pour Labeyrie et, pour accompagner ces références, mettre en place un dispositif impactant de bacs pour mettre les produits en avant », confie Mélanie Bénichou, responsable marketing chez Ajinomoto Foods Europe.
Escargots et St-Jacques toujours de la fête
Côté recettes, la tendance est donc à plus de simplicité. Et les fabricants font preuve de créativité pour faire rimer tradition et modernité. Par exemple, les stars des fêtes que sont la St-jacques ou l’escargot délaissent les feuilletés pour de nouveaux supports. Escal propose notamment de mini muffins aux escargots, ail et persil présentés en petites caissettes adaptées au four. Une façon originale de proposer des escargots et un levier pour recruter de nouveaux consommateurs, notamment chez les jeunes. De son côté, Tipiak sort aussi la St-Jacques de sa coquille pour la proposer en tartelettes croustillantes à l’apéritif.
Pour Française de Gastronomie, modernité rime avec couleur. La marque, qui a revu sa charte graphique pour l’ensemble de sa gamme, lance une référence « Sélection » composée de trois sortes de mini contenants colorés aux formes originales. De son côté, Erhard revisite la fameuse gougère en version festive pour cette fin d’année avec une recette Comté saveur truffe en étui de 150 grammes pour 20 pièces. Ce produit ancré dans la tradition culinaire est aussi résolument moderne par sa forme de chou et sa légèreté.
Avec son territoire de marque plus quotidien que festif, Entremont creuse le sillon fromager et étoffe sa gamme de deux mini toasts à base de pain ciabatta à réchauffer : trois fromages et tomate-emmental-jambon. Bien loin des paillettes des réveillons mais avec un avantage de taille en période de restriction promotionnelle forcée : un tarif accessible ! Un atout qui ne devrait pas laisser les consommateurs… de glace.