L’Anses a publié un état des lieux de l’utilisation des additifs dans les aliments transformés, disponibles sur le marché français. Si la majorité des produits en contiennent encore, on observe une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés, mais de fortes disparités demeurent d’un secteur de produits à l’autre.
L’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation a dévoilé les conclusions de son rapport sur la présence des additifs dans les aliments transformés qui sont commercialisés dans l’Hexagone. Réalisées dans le cadre de l’Observatoire de l’alimentation Oqali* (dispositif opéré conjointement par l’Anses et l’Inra) ces observations se fondent sur des données collectées entre 2008 et 2016 sur plus de 30 000 produits, dans 30 catégories d’aliments (à l’exception de la confiserie). Soit un échantillon plutôt conséquent qui doit logiquement permettre d’avoir une bonne vision de la situation, bien que le rapport précise que les produits commercialisés en restauration ou en circuits bio n’ont pas été pris en compte. Côté surgelé, quatre catégories sont clairement identifiées, les plats cuisinés, les produits de snacking, les viennoiseries et desserts, enfin les glaces et sorbets. Globalement, il en ressort que si la majorité des produits en contiennent encore, on observe une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés ; seuls 4 des 46 additifs les plus fréquemment retrouvés sont en hausse pour des usages spécifiques.
3 additifs courants
Sur la période 2008-2016, 78 % des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients. En revanche, seuls un petit nombre d’additifs sont fréquemment utilisés : sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2 % des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10 % des aliments. Si 53 % des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents, 4 % des produits utilisent au moins dix additifs. Il s’agit principalement des viennoiseries et desserts surgelés (16 %), de produits traiteurs frais (15 %) et de glaces et sorbets (12 %).
Parmi les 30 secteurs étudiés on retiendra que 17 présentent une majorité de produits sans additif ou en contenant un ou deux différents. On retrouve notamment ici 67 % des « produits transformés à base de pomme de terre » et les « plats cuisinés surgelés (57 %) ». 3 secteurs comprennent en revanche plus de 10 % de leurs références utilisant dix additifs ou plus. C’est notamment le cas des « viennoiseries et desserts surgelés » (16 %) et des « glaces et sorbets » (12 %).
Par segments de marché, les marques nationales présentent le plus de produits sans additif (27 %), suivies des marques de distributeurs (21 %), puis des produits premiers prix (20 % des produits des marques de distributeurs d'entrée de gamme et 19 % des produits issus du hard discount).
Une tendance d’utilisation à la baisse
L’utilisation des additifs a eu globalement tendance à diminuer sur la période considérée. Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données d’évolution sont disponibles (parmi lesquelles les plats cuisinés et pizzas surgelés ainsi que les glaces et sorbets), le nombre d’aliments sans additif est en augmentation, passant de 13,7 % à 18,3 % des produits depuis le début des années 2010. Cette baisse de l’utilisation d’additifs s’observe dans tous les segments de marché et pour la plupart des catégories de produits, en particulier les produits traiteurs frais (+ 13 points de produits sans additif). De plus, le nombre d’additifs différents au sein d’un même produit est en diminution.
Si la tendance globale est certes à la baisse, on observe encore de fortes disparités d’un secteur étudié à l’autre. À titre d’exemple, la proportion de produits sans additifs sur les plats cuisinés surgelés augmente ainsi de 5 points. Pour le secteur des Glaces et sorbets, la seule évolution significative concerne une diminution de la proportion des produits comptant huit additifs différents (-3 points).
Enfin, on notera que la proportion de produits sans additif augmente significativement pour tous les segments de marché étudiés : +7 points pour les marques nationales, +4 points pour les marques de distributeurs, +3 points pour les marques de distributeurs entrée de gamme et les produits issus du hard discount.
L’encadrement réglementaire
Pour mémoire, l’utilisation des additifs est encadrée par la réglementation européenne (CE n° 1333/2008) qui établit la liste des additifs autorisés sur la base d’une évaluation des risques préalable, et définit notamment les conditions d’emploi. Cette réglementation prévoit que les États membres communiquent aux instances européennes les données dont ils disposent sur le recours aux additifs dans l’industrie agroalimentaire.
(*) : Depuis plus de dix ans, l’Oqali réalise des études visant à caractériser la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire à travers les données figurant sur les emballages des produits.