La fragilité des chaînes d’approvisionnement est régulièrement pointée du doigt. Tel avait déjà été le cas lors de la « crise de la viande de cheval » de 2013, qui avait alors révélé la méconnaissance et le défaut de transparence des circuits. La pandémie provoquée par la Covid-19 nous rappelle de nouveau à l’ordre quant à la nécessité de sécuriser le choix de ses partenaires et de ses circuits.
Les retours d’expérience menés depuis le déconfinement sont unanimes ! La maîtrise des approvisionnements est un prérequis pour faire face aux situations imprévues, tout particulièrement dans le secteur de l’alimentaire. Et, la résilience des entreprises est fonction de la robustesse des relations tissées avec leurs partenaires. Une réflexion de fond doit donc être menée sur la fiabilité des approvisionnements en matières premières, en emballages et autres consommables, en services stratégiques pour l’entreprise.
Cette démarche de revue des pratiques permettra de réviser les critères de référencement et de suivi des fournisseurs. Belle opportunité pour rationaliser et simplifier son système de sélection et d’évaluation, souvent bâti sur des critères empilés au fil des années !
Revoir les basiques
Pour chaque famille de fournisseurs et prestataires substantiels à la continuité de l’activité de notre entreprise, posons-nous la question de la pertinence de chacun des critères, à la lumière de la crise que nous venons de traverser. Revenons aux basiques et intégrons ce qui nous a été utile pour faire face à la crise. Soyons aussi très exigeants pour les critères sur lesquels reposent la qualité et la sécurité de nos produits.
À ce titre, les solutions de dépannage mises en œuvre pendant la crise en s’affranchissant des dispositifs de maîtrise des risques en place, devront être validées a posteriori, dès lors qu’elles sont prévues pour s’inscrire dans la durée. Par exemple, les audits non tenus face à l’inaccessibilité des sites ou faute de ressource pour les réaliser, devront être planifiés dans les meilleurs délais. Et, les référentiels utilisés pour ce faire, devront inclure les nouvelles exigences amenées par la pandémie.
N’oublions pas les prestataires tels que les transporteurs, qui jouent un rôle majeur dans la maîtrise de la sécurité des produits à travers le maintien de la chaîne du froid. Ils doivent être sous contrôle, au même titre que les fournisseurs de matières premières et d’emballages.
Renforcer la transparence
La mise à jour des démarches « food fraud » revêt également une importance capitale, dans un contexte international où le terrain de jeu a pu être laissé libre aux fraudeurs pendant plusieurs mois.
La connaissance des acteurs des chaînes d'approvisionnement est ici primordiale pour maîtriser les circuits. Si la tendance est à les raccourcir pour répondre aux attentes des consommateurs, certaines matières premières ou certains emballages ne pourront jamais être approvisionnés à travers des circuits courts. D’où le besoin de renforcer la traçabilité et la transparence, pour être en mesure d’assurer la continuité de ses activités.
Il est aujourd’hui nécessaire d’utiliser les acquis de l’expérience vécue pour consolider et établir de vrais partenariats avec ses fournisseurs, sur l’ensemble de la chaîne : « for farm to fork ». Ceci doit s’établir dans un climat de transparence permettant d’avoir une vision à la fois générale et précise de tous les acteurs des chaînes d’approvisionnement et de leurs situations.
De la qualité des partenariats dépend la qualité et la sécurité des produits !