Une étude commandée par le Geco Food Service montre comment la crise sanitaire impacte tous les consommateurs de la CHD.
L'association Geco Food Service, qui regroupe des entreprises fournisseurs des marchés de la CHD (Consommation Hors Domicile), est à l'origine d'une étude quantitative en 3 vagues pour disposer d’une photographie réelle de l’impact du COVID-19 sur le consommateur en hors domicile. Recueillies entre le 20 mai et le 20 septembre 2020 avec IRI Gira Foodservice, les observations de cette étude apportent un éclairage riche d’enseignements sur les évolutions des comportements. L’enquête a sondé 1 200 personnes et analyse l’ensemble des segments d’activité du food service. Ces résultats ne prennent bien entendu pas en compte les nouvelles mesures (impact du Couvre-feu en particulier).
Impact au quotidien avec le télétravail qui s’installe
Face à de réelles difficultés économiques (arrêt d’activité, chômage partiel, baisse de revenu), le pessimisme est grandissant chez les Français. Les modes de consommation changent et de nouvelles habitudes de consommation alimentaires se sont installées pour 78 % des Français, dont :
- Une augmentation des repas pris à domicile,
- Plus de « cuisine à la maison »,
- Une consommation davantage tournée vers les commerces de quartier que vers la restauration commerciale puisque 49 % vont moins souvent au restaurant.
Concernant 30 % des actifs en septembre, le télétravail s’inscrit comme un phénomène massif, influent et durable. Or, le télétravailleur marque un intérêt certain pour la restauration hors domicile même si 63 % d’entre eux mangent du « fait maison ». 39 % vont au restaurant au moins une fois par semaine (v/s 33 % pour ceux qui travaillent en entreprise), 21 % commandent en LAD (Livraison A Domicile), et 32 % achètent en VAE (Vente à Emporter). Leur budget hebdomadaire moyen dépensé en restauration est nettement supérieur (+19 %) à celui des personnes travaillant en entreprise.
Ces nouveaux modes de consommations induisent de nouvelles habitudes : plus de fait maison et de produits locaux (41 %). À noter que la crise n’a pas réduit la volonté des consommateurs pour diminuer les emballages.
A retenir :
3,2 : la moyenne de jours par semaine de télétravail
+ 7 % : c’est l’augmentation du nombre de repas pris à domicile (v/s avant la crise)
63 % des télétravailleurs font du fait maison
39 % des télétravailleurs fréquentent les restaurants au moins une fois par semaine
Un impact sur le comportement dans les établissements de restauration
La fréquentation en restauration commerciale est loin d’être celle d’avant la COVID : 4 Français sur 10 fréquentent moins souvent les établissements de restauration qu’avant la crise, avec un budget moyen hebdomadaire par foyer en net retrait par rapport à l’avant crise : -12 % (50,80 € v/s 57,50 € sur tous circuits). Du fait des consignes sanitaires, les occasions festives entre amis peinent à retrouver leur niveau (-14 points) et la fréquentation seule augmente de 10 points.
Constat lourd de conséquences, la moitié des Français a peur d’aller en restauration, par crainte d’être contaminé. L’hygiène est désormais un critère d’attention fortement privilégié (+60 %), devant les prix (+26 %), l’origine géographique des produits (+27 %) et même le bio (+12 %). En effet, 24 % vont se renseigner sur les mesures d’hygiène prises par l’établissement avant leur venue, via principalement le bouche-à-oreille pour 58 % et Internet pour 45 %.
Même si les vacances d’été ont redonné du souffle aux professionnels car les Français avaient un besoin clair, celui de se faire plaisir et de profiter, la confiance en l’avenir reste limitée et les intentions de fréquentation sont à la baisse. Cependant, 3 clients sur 5 souhaitent privilégier les établissements indépendants pour les soutenir, pour le plaisir, et pour la qualité des produits et du contact humain. Pour les établissements de chaîne, c’est davantage l’habitude et les prix qui motivent les clients.
Par ailleurs, concernant la livraison à domicile (LAD) (7 % seulement du marché de la CHD) et la vente à emporter (VAE), même si la COVID-19 a été un accélérateur de pratiques, il y a peu d’évolution de la pénétration de la LAD/VAE sur la rentrée par rapport à l’avant crise. Ils sont toutefois devenus des incontournables, sans être le 1er levier de croissance.
A retenir :
52 % des Français ont toujours peur de sortir dans les établissements de restauration.
24 % vont se renseigner sur les mesures d’hygiène prises par l’établissement avant leur venue.
4 Français sur 10 fréquentent moins souvent les établissements de restauration qu’avant la crise.
3 clients sur 5 souhaitent privilégier les établissements indépendants pour les soutenir, pour le plaisir, et pour la qualité des produits et du contact humain.
3 clients sur 5 ont constaté une diminution du choix disponible mais trouvent cette réduction justifiée.
Un impact aussi sur la restauration scolaire et d’entreprise
Concernant les autres types de restaurations, depuis la rentrée scolaire de septembre, 64 % des parents ont choisi en majorité le restaurant scolaire pour le déjeuner de leurs enfants et sont satisfaits des mesures sanitaires mises en place : + 20 points vs les vagues précédentes. Ce qui démontre une réelle confiance.
Ce n’est, malheureusement, pas la même dynamique pour la restauration d’entreprise. En effet, sur l’ensemble des salariés qui fréquentaient leur restaurant d’entreprise avant la crise, seulement 14 % le fréquentent de nouveau depuis juin. 43 % de ceux qui étaient retournés en restaurants d’entreprise depuis juin ont changé leurs habitudes de consommation le midi et 54 % prévoient de le faire.
A retenir en scolaire :
21 % des parents ne sont pas satisfaits par les conditions sanitaires mises en place
15 % indiquent que leurs enfants rentrent à la maison déjeuner
12 % donnent de l’argent à leur enfant pour acheter à manger à côté
10 % d’entre eux préfèrent leur fournir un panier-repas
25 % des parents déclarent que la fréquentation du restaurant scolaire par leurs enfants a baissé, principalement du fait de la crise et d’une nouvelle organisation familiale.
A retenir en entreprise :
14 % : sur l’ensemble des salariés qui fréquentaient leur restaurant d’entreprise avant la crise, seulement 14 % le fréquentent de nouveau depuis juin.
43 % de ceux qui étaient retournés en restaurants d’entreprise depuis juin ont changé leurs habitudes de consommation le midi et 54 % prévoient de le faire.
42 % : l’alternative au restaurant d’entreprise est notamment de prendre son repas à l’extérieur (42 %), déjeuner au restaurant (39 %), d’apporter sa gamelle (33 %).