Les derniers rapports de NielsenIQ comme Iri mettent en évidence l’accélération de la hausse des prix sur la période estivale, et les surgelés sont particulièrement concernés. Le scénario d’une inflation de 10 % d’ici la fin d’année semble bien se confirmer.

Le marché de l’alimentaire s’enlise dans la morosité ambiante, sur fond de hausse des prix. Les chiffres le mettent clairement en évidence. Selon IRI, à fin juin, les volumes au total PGC étaient déjà en baisse de 3,1 % pour un chiffre d’affaires en repli de 0,2 % depuis le début de l’année, clairement sous l’effet de l’inflation. IRI évaluait déjà cette hausse des prix à + 2,5 % en cumul courant sur le premier semestre, avec un pic de + 5 % sur la P6. « Et malgré les congés estivaux des Français, l'inflation, elle, n'a pas pris de vacances cet été », confirme de son côté NielsenIQ, qui précise que la hausse des prix des produits de grande consommation s'est poursuivie à un rythme comparable à celui du début d'année pour atteindre désormais +6.6 % en août par rapport à l'an passé. L’analyste table donc sur une perspective d'inflation à +10 % d'ici fin 2022. De même, aucun circuit n’est épargné, même si NielsenIQ indique que SDMP et Drive restent les meilleurs circuits pour limiter la hausse du ticket de caisse (avec respectivement 6 et 5,9 % de hausse). À l’inverse, le format supermarché est le plus impacté avec une inflation dépassant déjà les 7,3 %

Les viandes surgelées au sommet de l’inflation

Certains produits du Grand Froid sont particulièrement concernés par la hausse des prix. En premier lieu les viandes, la catégorie la plus inflationniste du marché des PGC (+ 24 % en août par rapport au mois de l’année dernière selon NielsenIQ*). Derrière, la hausse des prix flirte quasiment déjà avec la barre des 10 % sur les plats cuisinés, et s’en rapproche dangereusement sur les produits de la mer (+8,6 %) et les pizzas (+8,2 %). Autre locomotive du grand froid, les légumes ne sont pas en reste avec des prix en hausse de 8 %. Inversement, les catégories dites estivales semblent plutôt moins touchées par l’inflation que la moyenne. Les glaces auraient ainsi vu leurs prix progresser de 2,5 % entre juin et août. Enfin, Nielsen IQ évoque un écart de prix qui, sans surprise, se resserre sensiblement entre marques nationales et MDD. Au total des PGC, ces dernières engrangent quasiment 3 points d’inflation supplémentaires par rapport aux marques nationales (le différentiel montant même à 5 points sur les seules MDD premiers prix). Bref, on aurait pu franchement s’attendre à mieux comme contexte de sortie de crise du Covid. Seul rayon de soleil dans ce ciel bien chargé, une saison estivale qui devrait rester dans les annales pour la consommation des glaces.