Un segment exotique qui tend à couvrir davantage d’origines pour faire voyager les consommateurs. © Le Monde du Surgelé - 2024
Un segment exotique qui tend à couvrir davantage d’origines pour faire voyager les consommateurs.
Pénalisé par l’inflation et la baisse générale de la consommation, le rayon exotique devrait reprendre des couleurs. L’appétence des Français pour les spécialités du monde est indéniable et l’élargissement des gammes encore prévu pour 2024 va accroître la visibilité du rayon.

Le rayon des surgelés salés fait grise mine et le marché exotique ne déroge pas à la règle. Pire, les ventes volume ont dégringolé de 7 % sur les 12 derniers mois quand l’ensemble du rayon affiche un recul plus modéré de 2,5 %. Certes le recul de certaines références familiales a pénalisé les volumes mais les spécialités exotiques ont été pénalisées par le contexte inflationniste.

En attendant des jours meilleurs, les fabricants ne ménagent pas leurs efforts pour étoffer et diversifier l’offre. Sur l’année écoulée, le segment des gyozas trusté par Ajinomoto qui s’octroie 70 % de parts de marché a continué à jouer le rôle de locomotive. « Ce qui est très positif c’est que le taux de pénétration a gagné 1,3 point sur l’année écoulée », se réjouit Damien Giraud, directeur marketing Europe chez Ajinomoto. Il s’établit désormais à 5,8 %, un niveau modeste mais qui souligne le potentiel de recrutement du fameux ravioli. « C’est un produit est qui associé à la cuisine japonaise mais que l’on commence à voir dans d’autres univers de restauration désormais et qui est intéressant par la diversité d’usages qu’il offre. Le plus gros enjeu en retail, c’est de déclencher le premier achat », admet Damien Giraud.

Les brochettes à l’honneur

D’ailleurs, la marque Mei Asia qui gagne du terrain dans l’Hexagone organise régulièrement des animations de dégustation en points de vente pour séduire de nouveaux consommateurs et Ajinomoto prévoit 150 opérations à l’occasion du prochain NAC. Fort de sa nouvelle ligne de production sur son site français de Neubourg dans l’Eure, Ajinomoto entend se différencier en affichant désormais une fabrication française, du poulet et du bœuf origine France et une certification vegan pour la recette aux légumes. Au passage les packagings adoptent une nouvelle identité graphique pour une meilleure lecture de la gamme.

Dans tous les cas, le Nouvel An Chinois qui aura lieu le 11 février prochain s’annonce cette année encore comme le RDV déterminant pour mettre le rayon en lumière et recruter de nouveaux adeptes. Les gyozas auront un rôle crucial mais les fabricants s’appuient sur cet événement pour lancer leurs nouveautés. Cette année, les brochettes vont déferler en rayon ! Plébiscitées en restauration, les petites brochettes asiatiques s’invitent à domicile. Jusqu’alors, les Yakitori étaient quasi seules dans les bacs mais l’heure de la diversification a sonné. « De notre point de vue, les produits associés au finger food sont les plus attractifs et ils sont déjà connus des consommateurs via le foodservice », analyse Sarah Lacassagne, directrice générale de Japcook. Le fabricant lance 2 nouvelles recettes sous la marque de son partenaire Delis’World. Objectif : couvrir davantage d’origines pour faire voyager les consommateurs. Une première recette de poulet Satay vient de sortir et une version tandoori sera disponible d’ici au printemps. De son côté, Ajinomoto lance une référence Tsukune poulet x 6 (180 g).

La Corée, l’origine à suivre

En parallèle, Madern renforce son positionnement de spécialiste des plats cuisinés exotiques avec un nouveau curry végétal à base de pois chiche et de patate douce ainsi qu’un poulet teriyaki. Un assaisonnement sucré-salé que l’on voit de plus en plus et qui manquait encore au catalogue de la PME varoise. La gamme bio est, quant à elle, en phase d’arrêt face au désengagement de la distribution et à la baisse de la consommation. Même décision prise chez Maison de Corée. La marque spécialiste des produits coréens avait sorti pas moins de 20 références surgelées l’an passé. 5 d’entre elles vont être arrêtées (patate douce, nouilles nature, etc.) et remplacées par 5 nouvelles, encore en cours de finalisation. « Nous allons nous concentrer sur des recettes cuisinées car le marché français n’est pas encore mûr pour des accompagnements ou des produits à assembler », déclare Sung Sik Kim, directeur de Maison de Corée. La marque entend bien s’appuyer sur le Kim Bap qui connaît un vif succès aux USA pour aiguiser la curiosité des consommateurs pour la cuisine coréenne. D’ailleurs, juste après le Nouvel An Chinois qui sera un gros temps fort, Maison de Corée participera à une opération baptisée Unboxing Korea regroupant plusieurs marques de produits d’épicerie et surgelés. Une dizaine de pop-up stores sont programmés dans des hypers en région parisienne.

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