Picard a présenté cet été les résultats de son premier « Observatoire pour mieux manger demain ». Réalisée à l’occasion des 50 ans de l’enseigne, avec le concours de Kantar, cette étude* vise à scruter tous les deux ans le comportement alimentaire des Français et aussi analyser leur rapport avec les produits surgelés.
Globalement le bilan de cette première édition décrit des Français plutôt bien informés, attentifs et engagés, mais qui sont également confrontés à des réalités économiques et organisationnelles.
Pour 68 % des sondés, une bonne alimentation passe par le fait de manger des produits de saison. Les solutions adoptées pour manger mieux : plus de repas fait-maison pour 42 % d’entre eux. Cette volonté du « bien manger » inclut également une dimension environnementale et sociétale. Les Français sont ainsi 48 % à privilégier les fruits et légumes de saison et presque autant (46 %) à les choisir frais et produits localement, points particulièrement importants pour les seniors.
Enfin, la première motivation qui pousse les Français à adopter une alimentation plus équilibrée reste encore le poids (50 %), suivi par le transit (42 %) ou le niveau d’énergie (41 %). A contrario, peu de Français font le lien entre leur alimentation et leur niveau d’immunité (22 %) ou leur état psychologique (11 %).
Le gaspillage alimentaire est pour 60 % des parents le premier sujet de discussion avec leurs enfants, devant les sujets de santé comme la consommation de produits sucrés (48 %). Figurent également parmi les principaux sujets de discussion : le tri (24 %), la provenance des aliments (22 %) et l’écologie (19 %). Ces considérations écologiques se retrouvent enfin dans ce que les consommateurs attendent des marques qui ont une responsabilité dans le mieux manger. Ils souhaitent qu’elles s’engagent sur des produits issus de l’agriculture locale (57 %) et qui rémunèrent bien les producteurs (44 %).
Prix et manque de temps : deux obstacles au bien manger
Toujours selon l’Observatoire, le prix est le facteur le plus important dans le choix de produits de qualité pour 70 % des Français interrogés. C’est la première chose qu’ils regardent lors de leur achat et 51 % d’entre eux estiment qu’il rend difficile la préparation des repas équilibrés et variés. Résultat : dans un contexte de perte de pouvoir d’achat, de nombreux Français sont pragmatiques et changent actuellement leurs habitudes d’achat. Ainsi ils se détournent des produits bio, étiquetés d’un label ou du Nutri-Score et leur préfèrent des produits de saison. Seules 22 % des personnes interrogées considèrent que bien manger c’est manger bio ou des produits sans résidu de pesticides et ce chiffre tombe à 17 % lorsqu’il s’agit de choisir des produits Nutri-Score A et B ou labellisés, tels que le Label Rouge ou les AOP. Pour le Professeur Stéphane Walrand, nutritionniste et professeur à l’Université Clermont Auvergne, « ce changement démontre un souhait des consommateurs d’adopter une approche plus pragmatique dictée par le bon sens et une conscience écologique forte ».
Outre le prix, le manque de temps est l’autre principal obstacle évoqué par les sondés à la préparation de repas équilibrés et variés. Mais ici, les chiffres révèlent une véritable fracture générationnelle. En effet, si le manque de temps est particulièrement sensible chez les 18-24 ans (46 %), il ne dépasse pas les 36 % chez leurs parents. En complément, l’Observatoire montre que 20 % des Français interrogés ont du mal à préparer des repas équilibrés et variés au quotidien faute d’avoir les bons ingrédients.
Les surgelés bien perçus comme solution antigaspi
l’Observatoire révèle qu’un Français sur deux considère les produits surgelés comme un moyen rapide de manger équilibré, 37 % les jugent économiques pour manger équilibré et 36 % comme des solutions pour moins gaspiller. Enfin, 39 % des Français optent pour des produits surgelés (notamment pour les légumes) afin de consommer des aliments de qualité quotidiennement. Cependant, 21 % des Français connaissent encore mal les avantages des produits surgelés. Pour ces derniers, les produits surgelés restent perçus comme de moins bonne qualité que des aliments comparables en frais. Et cette proportion monte à 34 % chez les 18-24 ans.
(*) étude menée par Kantar auprès d’un échantillon de 1 510 personnes, représentatif de la population française, et fondée sur quatre angles d’observation privilégiés : Comment conçoivent-ils une alimentation saine et équilibrée ? Quels sont les principaux critères qui dictent leurs choix en matière d’alimentation ? Quels sont leurs freins au mieux manger ? Quel est leur rapport aux produits frais, surgelés, de saison et locaux ?