Alors que le 19 mai dernier a marqué la première étape de reprise avec la réouverture des terrasses, puis le 30 juin celle des salles, Food Service Vision a délivré une analyse* de l’activité du hors domicile sur le premier semestre. Il en ressort déjà qu’entre janvier et mai 2021, la filière restauration a perdu 17,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit encore davantage que sur la même période de l’année précédente (avec une perte alors estimée à 14,1 milliards d’euros). « Les restrictions renforcées opérées entre janvier et avril de cette année ont pesé lourd. Pour autant, un vent d’optimisme souffle à nouveau sur la restauration avec le retour et le soutien des clients. Le redressement de la filière devrait se poursuivre et s’accélérer d’ici la fin de l’année », explique François Blouin. Le CEO de FSV souligne dans ce sens que la perte de chiffre d’affaires de la filière restauration au mois de mai était déjà inférieure de 1 milliard d’euros à celle d'avril. Une performance somme toute relative mais qui témoigne quand même d’une réelle amorce de reprise. De même, 64 % des consommateurs auraient acheté un repas hors domicile en mai, soit une hausse de 6 points par rapport au mois précédent. Enfin, depuis la réouverture des terrasses, et malgré une météo capricieuse, la part des convives ayant consommé sur place est remontée de 0 à 26 %, alors que la part des repas à emporter diminué, (même si elle reste à un niveau supérieur à celui d’avant crise). Food Service Vision table sur une remontée de la fréquentation des restaurants à 59 % en juin et à 86 % à la fin de l’été. Avec comme scénario possible un recul de « seulement » 25 % chiffre d’affaires de la restauration dans son ensemble, par rapport à l’année référente 2019.
La BVP sort du lot
Autre constat, la reprise s’amorce sur quasiment l’ensemble de la restauration commercialce, mais tout de même avec des nuances suivant les circuits qui la composent. Sans surprise, c’est la restauration rapide qui progresse le plus significativement, en étant même proche de retrouver son niveau de 2019, sous la dynamique des établissements chaînés. De son côté, la restauration indépendante avec service à table renoue également avec une certaine croissance sur la période. Il faudra encore patienter en revanche pour la restauration de self-service et la restauration de concession, dont l’activité n’a pas encore vraiment redémarré. Enfin, la crise sanitaire a mis en lumière les bonnes performances des acteurs de la boulangerie-pâtisserie en hors domicile. Un secteur dont le chiffre d’affaires a même progressé en 2020 par l’année précédente et qui emprunte de plus en plus les codes de la restauration, via une offre élargie et de nouveaux services pour accueillir les clients comme les petites terrasses. « Il y a tout lieu de croire que ces services vont s’installer dans la durée, en réponse à la tendance montante du snacking à l’heure du déjeuner », souligne François Blouin.
Flambée des matières premières
Autre problème de taille dans cette phase de reprise, la flambée des prix des matières premières et des emballages qui impacte la restauration dans son ensemble. Une hausse que l’analyste explique en partie par une tension sur l’offre d’un certain nombre de produits, due notamment à la période de gel du mois d’avril, mais aussi par le coût du fret. Cette forte inflation commence d’ailleurs à se faire ressentir dans les catalogues des distributeurs grossistes, avec un indice des prix en hausse de presque 3 %.
(*) : Septième édition de la Revue stratégique « Food Service & Covid 19 ». Pour plus d’info : foodservicevision.fr
(**) : Indice calculé par Food Service Vision à partir des tarifs généraux des distributeurs RHD