Malgré un net ralentissement, la croissance des produits de la mer se poursuit. Tandis que les labels MSC et ASC sont en train de devenir des incontournables, les acteurs surfent aussi sur des occasions de consommations porteuses telles que le BBQ et l’apéritif.

Tenir le cap dans un contexte incertain, tel est le défi pour les produits de la mer. Après avoir vu leurs ventes exploser pendant la pandémie, le marché doit évidemment faire face à un certain retour à la normale. Mais les difficultés d’approvisionnement en matière première dans certaines parties du Globe (en Asie notamment) et de logistique créent des ruptures sur certaines références et viennent brouiller les cartes. Plus que jamais, le sourcing est le nerf de la guerre sur le marché des poissons, mollusques et crustacés ! Mais les intervenants rament fort pour continuer à avancer sur un marché en recul par rapport à 2020, mais restant en croissance par rapport à 2019 (avant période Covid). A fin 2021, ce dernier représentait 602 M€ hors panés, avec trois piliers indéboulonnables que sont les filets (286 M€ de CA), les crevettes (120 M€) et les noix (75 M€). En parallèle, le marché des poissons panés reste dynamique avec une croissance de 16,5 % sur deux ans pour un chiffre d’affaires d’environ 180 M€. « La réouverture des restaurants et des cantines a freiné la progression des ventes mais le flexitarisme ou la recherche d’une alimentation plus saine sont des tendances de fond qui jouent clairement en faveur des produits de la mer dans leur ensemble », souligne Alexia Muller, directrice marketing chez Escal.

La pêche durable prend du galon

Autre point positif, une partie des consommateurs venus acheter des produits de la mer pendant la crise sanitaire sont restés, visiblement satisfaits de la qualité des produits qu’ils ont pu découvrir ou redécouvrir. Et les labels MSC et ASC ont de toute évidence joué leur rôle de réassurance. Selon une étude Globescan, 51 % des Français connaissent le logo MSC en 2021 contre 30 % seulement en 2016… Pour l’ASC, la proportion est un peu plus faible à 48 % (mais son développement est nettement plus récent que le MSC). « Beaucoup de consommateurs connaissent ces labels sans vraiment savoir ce à quoi ils correspondent réellement. Les logos jouent déjà leur rôle de caution mais il reste encore un gros travail pour expliquer les engagements qu’il y a derrière », note un fabricant. D’ailleurs, les protagonistes s’accordent pour dire que MSC et ASC seront bientôt des prérequis pour les chalands. Restera alors à trouver le moyen de justifier que certaines espèces ou origines ne puissent pas être certifiées… à l’image des crevettes de Madagascar du fait de l’atomisation des pêcheries ou de la crevette de Patagonie que propose depuis peu Escal. « C’est une crevette rouge pêchée à l’état sauvage dans les eaux froides de l’océan Atlantique Sud-ouest et d’une belle taille qui provient d’une multitude de petites pêcheries avec lesquelles nous travaillons dans une logique responsable et durable mais qu’il est difficile de faire labelliser pour autant », argumente-t-on chez le fabricant. La caution de la marque prend alors le relais sur les labels pour rassurer les consommateurs quant à la qualité.

Les produits élaborés sortent de leur coquille

Autre levier de croissance pour le marché : les produits élaborés qui ont le vent en poupe. Deux axes forts se distinguent : la praticité (avec les crevettes décortiquées et prêtes à l’emploi par exemple ou les cocktails de fruits de mer) et l’apéritif. Certains fabricants surfent déjà cette vague porteuse. Bien positionné sur le segment des crevettes enrobées, Pacific West a lancé des crevettes bubble rice à base de riz soufflé pour apporter plus de légèreté et une touche asiatique. Escal, fort du succès des calamars romana, sort de son côté un format familial de 700 grammes et Costa appuie sur l’accélérateur avec trois nouvelles références pour la rentrée positionnée sur le segment apéritif dont une box contenant 20 pièces (calamars à la romaine, crevettes panées et bouchées au colin) pour un PMC de 5,99 euros. Et cette dynamique générale devrait aiguiser l’appétit d’autres intervenants. D’ailleurs Gel-Pêche réfléchit déjà à son arrivée sur le segment pour l’année prochaine.

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La catégorie est fortement portée par le poisson pané. Ce dernier enregistrait encore à fin mai 16,5 % de progression en valeur sur deux ans.
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Un Français sur deux connaît le label MSC

La visibilité et la notoriété du label gagnent progressivement du terrain auprès des consommateurs. Alors qu’ils étaient plus de 60 % à déclarer ne pas le connaître en 2016, cette part est descendue à 40 % l’année dernière. Si on est encore très loin du score de notoriété atteint par le Label Rouge, la (re)connaissance du label de pêche durable est nettement plus prononcée.

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