Le manque à gagner est colossal pour le marché du hors domicile, avec une perte de chiffre d’affaires évaluée à 31 milliards selon Food Service Vision, rien qu’en 2020.

Alors qu’on croise les doigts pour le maintien du calendrier de déconfinement progressif, Food Service Vision a refait un point sur l’impact de la crise du Covid sur le secteur de la restauration*. Malgré un léger rebond en fin d’année, l’année 2020 s’est achevée sur une forte baisse de chiffre d’affaires pour l’ensemble de la restauration : soit de l’ordre de - 35 % en moyenne vs 2019. En d’autres termes, le cabinet de conseil évoque une perte de 31 milliards d’€ de chiffre d’affaires perdus au cours de l’année 2020.

La plupart des secteurs très impactés

En toute logique, le segment le plus touché en 2020 a été celui de la restauration commerciale avec selon le spécialiste, un repli de 44 % de son chiffre d’affaires, contre – 27 % pour la restauration collective et – 7 % pour les commerces hors GMS, comme les boulangeries- pâtisseries.

De son côté, la restauration rapide subit pleinement les effets des mesures sanitaires avec une baisse de 9 points de son chiffre d’affaires entre décembre 2020 et février 2021. Seule la boulangerie-pâtisserie reste sur une dynamique positive avec une progression de son CA de 8 % en fin d’année 2020 et de 3 % en février 2021. « Le contexte professionnel ne représente plus que 20 % de la consommation de repas », explique François Blouin. Le CEO  de Food Service Vision rappelle au passage que c’est la région Île-de-France qui a été la plus impactée  par cette baisse d’activité, devant les Hauts-de-France, le Grand-Est et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Malheureusement, au cours des premières semaines de 2021, le marché de la consommation hors domicile évolue très faiblement. En janvier et février, la perte de chiffre d’affaires est en moyenne de 48 %.

L’évolution des modes de consommation

Le rapport de Food Service Vision met également l’accent sur l’évolution des modes de consommation. A savoir :

-La vente à emporter représente deux-tiers des repas.

-La livraison est en très forte croissance et représente aujourd’hui 35 % des repas.

-La consommation en livraison est plutôt portée par des occasions de loisirs dans un contexte privé. Le contexte professionnel ne représente plus que 20 % des repas consommés.

-Alors que 83 % des actifs ont partiellement repris le chemin vers leurs lieux de travail, ils se tournent plutôt vers la GMS et les commerces de proximité. Les cantines ou restaurants d’entreprise ne représentent plus que 9 % des repas pris sur le lieu de travail.

-Les flux de déplacement ont augmenté mais la fermeture des points de vente tend le marché. Les consommateurs se sont repliés en masse vers la GMS.

(*) : Food service & covid-19 - Revue stratégique #6 - avril 2021 : étude réalisée sur la base d’interviews réalisées avec des décideurs (chaînes de restauration, agrégateurs, restaurants virtuels, distributeurs, grossistes, fournisseurs agroalimentaires et boissons...), des leaders d’opi­nion, des experts et des syndicalistes de la restauration.