Selon NielsenIQ, les taux de ruptures resteraient assez limités sur le surgelé en comparaison avec d'autres rayons. Mais côté prix, certaines catégories comme les viandes sont très touchées par l'inflation.

NielsenIQ a dévoilé début novembre une synthèse de ses dernières observations des taux de ruptures des produits en GMS, portant sur le mois d'octobre 2010. En seulement un mois, le taux de ruptures moyen a une nouvelle fois augmenté pour atteindre 5,8 % en P10 2022, soit tout de même une augmentation de 1,7 point par rapport à 2021 à la même période. La durée moyenne des ruptures est de 4 jours. " Ces ruptures de produits en hypermarchés et supermarchés représentent un manque à gagner brut de 4,4 milliards d’euros sur une année pleine - et déjà 3,5 milliards d’euros en 2022 ", précise-t-on chez l'analyste. En termes de catégories de produits, les rayons les plus impactés à P10 sont l’épicerie (31 % du total du manque à gagner) talonnée ensuite par le frais (29 %). Si on se projette sur l'impact en découlant au niveau du chiffre d’affaires des ventes, 6 euros sur 10 du manque à gagner sont liés à ces rayons. L'épicerie est le rayon qui voit désormais son taux de rupture le plus augmenter par rapport à la même période l'an dernier (+2.0 pts). Suivent ensuite les liquides (20 %). La bonne nouvelle, c'est que les surgelés limitent sensiblement la casse. Ils se placent même en queue de cortège, avec un taux moyen n'excédant pas les 5 %, soit nettement en dessous de la moyenne globale qui frôle les 6 % tous rayons confondus.

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Inflation : les viandes surgelées flirtent avec la barre des 30 %

Du côté de l'impact de la hausse des prix cette fois, avec un taux relevé à un an de 9,35 % (contre 6,6 % en août et 7,59 % en septembre) en PGC, 100 % des catégories PGC-FLS sont impactées par la bulle inflationniste. Certaines catégories du rayon grand Froid sont toujours fortement impactées. Tout particulièrement le segment des viandes et volailles surgelées, avec un taux moyen relevé par NielsenIQ qui avoisine la barre des 30 % (précisément 28,57 %). C'est donc à la louche 4 points de plus que la moyenne qui avait été pointée par l'analyste à fin août sur cette famille (pour mémoire 24,5 %). Dans le détail, cette hausse se ressent un petit moins chez les marques fabricants (25,83 %) que sur les MDD (30,93 %) et surtout les marques premiers prix (32,39 %).

Par ailleurs, NielsenIQ confirme que l’inflation des marques distributeurs (+12,16 %) augmente plus nettement, creusant désormais un écart de 4 points en moyenne avec les marques nationales (+8,11 %). Les marques premiers prix étant celles qui ont vu leur prix le plus augmenter avec une inflation à un an relevée à 13,48 %. L'analyste souligne également que dans ce contexte inflationniste, les circuits Drive et SDMP (discounters) restent les plus efficaces pour limiter la hausse du ticket de caisse.

" Notre précédent focus à la fin de l'été révélait que l’inflation était devenue la préoccupation principale des Français (52 %), devant le réchauffement climatique (43 %), la guerre en Ukraine (32 %) et enfin la crise sanitaire (11 %). Nos derniers relevés ne démentent pas cette tendance de fond et risquent de fragiliser plus encore le pouvoir d’achat des Français. Elle obligera sans nul les consommateurs à revoir la composition de leur panier et les enseignes à faire preuve de créativité (promotion) et d’adaptation pour alléger la note de plus en plus salée de leur caddie ”, commente Nicolas Léger, directeur service client analytique chez NielsenIQ. 

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La hausse du ticket de caisse en Drive et SDMP s'établit sans surprise légèrement en dessous de la moyenne tous circuits.