Amateurs de pain, les Français restent attachés aux recettes traditionnelles. Mais ils n’en sont pas moins ouverts à la découverte de pains d’ailleurs. L’Italie est en bonne place avec la ciabatta, le panini, etc. mais les horizons s’élargissent…

Quoi de plus universel que le pain ? Aliment de base dans la plupart des civilisations, il se prépare à base de blé, de maïs, de seigle et prend des formes diverses. Mais le pain est toujours là et nous fait voyager. Selon l’étude réalisée l’an passé par l’Ifop pour la FEB (Fédération des Entreprises de Boulangerie), les Français connaissent en moyenne 9,4 sortes de pain.  Les pains dits les « plus traditionnels » en France sont logiquement les plus consommés (baguette, pain de mie et boule ou pavé) mais cette étude montre cependant une appétence pour ces pains d’ailleurs, notamment chez les plus jeunes.

Parmi ces recettes, les plus connus sont les buns (succès du burger oblige), le panini, les tortillas, le kebab ou encore le bagel. Étonnamment, la ciabatta, la pita ou la focaccia arrivent en bas de classement, bien que les fabricants croient toujours au potentiel de ces pains aux accents du Sud. « Historiquement, les Français restent de gros consommateurs de baguettes mais, avec le développement du snacking et de la consommation on the go, ils attendent une plus grande variété de contenu et de contenants », explique Damien Giraud, directeur marketing chez Vandemoortele.

Déclinaisons ensoleillées

Petit bémol : certains produits ne sont pas consommés en France comme dans leur pays d’origine. Charge donc aux fabricants d’adapter les formats pour coller aux modes de consommation du marché cible. « Il s’agit aussi d’accompagner les clients en fonction des réseaux de distribution. Au départ, nous proposions notre focaccia au rayon boul’pat », explique Damien Giraud, « mais depuis que nous l’avons implanté au traiteur, les ventes sont meilleures ». Explication : la focaccia se consomme en France plutôt comme un support pour canapé, toast au moment de l’apéro, et non comme un pain de table.

Certaines de ces spécialités sont désormais si bien installées que le marché est même mûr pour accueillir des déclinaisons. « Les tortillas pour élaborer des wraps continuent de performer et on commence à voir apparaître des recettes aux légumes ou avec des inclusions », confirme François Drouet, directeur commercial chez Gescom.  « Nous avons aussi développé spécifiquement pour un client un bun à base d’épinards ». Vandemoortele, de son côté, vient de lancer le Focaccino, un produit « hybride » entre focaccia et panino pour un usage en support sandwich. Délifrance n’est pas en reste sur le sujet avec plusieurs déclinaisons sur les deux produits italiens emblématiques. À commencer par la focaccia, que le fabricant propose dans sa version romaine classique ou dans un format prégrillé et prétranché de 90 g pour faciliter l’élaboration de sandwichs notamment. Le fabricant se distingue aussi avec une Ciabattina prétranchée de 90 g ou encore une version de Ciabatta au quinoa.  

Enfin, Bridor surfe en parallèle sur le succès du panettone avec son pain « façon panettone » aux saveurs d’agrumes et fruits secs, parfaits pour le petit-déjeuner ou le goûter.

Panorama-Painsdumonde.jpg

Vent du Nord

Le sud de l’Europe n’a pas l’apanage des pains appréciés des Français. Les pains nordiques se sont aussi fait une place dans les rayons des supermarchés et sur les buffets de petit-déjeuner, moins sans doute comme pains sandwiches. Bridor, qui avait lancé une recette d’inspiration nordique à la mie sombre et aux arômes de céréales torréfiées a décliné une version bio cette année. De quoi cumuler les promesses et répondre aux besoins actuels des consommateurs en quête de produits riches en fibres et bons pour la santé.

Et de nouveaux pains du monde creusent leur sillon, souvent via le foodservice qui sert d’incubateur de nouvelles tendances. C’est le cas notamment des pains Bao venus d’Asie ou bien aussi des pains naan. « C’est la pépite qui monte en restauration. De 10 grammes pour des bouchées à 120 grammes, le naan convient à tous types d’usages et répond au besoin de dépaysement des consommateurs », confie François Drouet chez Gescom. SDV propose aussi un lobster roll, un pain brioché fraîchement débarqué des US qui n’est pas sans rappeler le hot dog. Traditionnellement garni de homard et de mayonnaise, le lobster roll est une alternative supplémentaire aux sandwiches et se consomme en mode street food.

">